Contexte : La prise en charge efficace des troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) dépend d’un diagnostic rapide et fiable des personnes atteintes. Il existe des difficultés diagnostiques importantes en raison de la proéminence réduite des traits faciaux à mesure que les enfants vieillissent jusqu’à l’âge adulte, ainsi que des différences potentielles de population ou d’ethnie dans les traits faciaux les plus caractéristiques liés à l’alcool.
Méthodes : Un total de 276 sujets ont été recrutés dans 4 sites (Le Cap, Afrique du Sud ; Helsinki, Finlande ; Buffalo, New York ; et San Diego, Californie) et ont complété une évaluation détaillée de la dysmorphologie afin de classer les sujets dans la catégorie syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF ; 43%) ou contrôle (57%). L’anthropométrie informatisée a été employée pour identifier les caractéristiques faciales qui pourraient distinguer les patients atteints du SAF des témoins dans une large gamme d’âge et dans des populations d’étude ethniquement disparates.
Résultats : Les sujets ont été placés dans 1 des 4 populations en fonction de leur ascendance (capéenne, caucasienne finlandaise, afro-américaine ou caucasienne nord-américaine). Les analyses effectuées dans chacune des 4 populations étudiées ont permis d’identifier un ensemble unique de variables qui ont fourni une excellente discrimination entre les 2 groupes (SAF, contrôle). Dans chaque groupe d’étude, au moins une mesure liée à l’œil, le raccourcissement de la fissure palpébrale, la réduction de la largeur du canthal externe ou de la largeur du canthal interne, a été incluse dans le modèle de classification final.
Conclusions : Nous avons constaté que les mesures qui reflétaient la taille réduite de l’orbite de l’œil étaient une caractéristique cohérente discriminant le SAF et les contrôles dans chaque population étudiée. Cependant, chaque population avait un ensemble unique, bien que se chevauchant souvent, de variables qui discriminaient les 2 groupes, suggérant des différences ethniques importantes dans la présentation du SAF. Il est possible que ces différences aient été accentuées par la large distribution d’âge des sujets de l’étude.