Université du Maine Sud

– R. Corey, Portland
Selon l’Union astronomique internationale, l’organisation chargée de nommer tous les corps célestes et de décider de leurs statuts, Pluton n’est toujours pas une planète officielle de notre système solaire. Je suis personnellement en désaccord avec cette décision, mais, malgré mon objection, l’UAI n’a pas jugé bon de revenir sur la rétrogradation de Pluton.
Suite à sa découverte en 1930, Pluton a été désigné comme une planète, la neuvième de notre système solaire. Après la découverte de Pluton, de nombreux astronomes ont présumé qu’elle était responsable des perturbations qu’ils ont observées sur l’orbite de Neptune. Ce sont ces perturbations qui ont d’ailleurs suscité la recherche d’une planète au-delà de celle-ci. Cependant, d’autres observations ont permis de déterminer qu’elle était plus petite que ce que l’on supposait initialement. De plus, après que l’astronome américain James Christy ait découvert la plus grande lune de Pluton, Charon, en 1978, les astronomes ont pu déterminer la masse de Pluton et ont réalisé qu’elle était légère et n’exerçait pas une influence gravitationnelle assez puissante pour avoir induit les perturbations observées. Pluton s’est avéré être plus petit et moins massif que toutes les autres planètes. De plus, son orbite est fortement inclinée (17 degrés) par rapport à l’écliptique, le plan défini par l’orbite de la Terre autour du Soleil. Les autres orbites planétaires ont des inclinaisons plus faibles.
Au début du 21e siècle, les astronomes ont découvert des corps de taille comparable au-delà de Pluton, comme Sedna, Eris, Makemake et d’autres. Ces découvertes ont suscité la question suivante : l’UAI devrait-elle conférer le statut de planète à tous ces autres mondes ? En août 2006, l’UAI a tenu sa réunion triennale à Prague. Vers la fin de cette réunion, les participants ont voté l’adoption de la résolution 5A : « Définition du terme « planète » ». Selon cette définition nouvellement adoptée, un corps doit remplir trois conditions pour être désigné comme une planète. Premièrement, un corps doit avoir établi une orbite stable autour du Soleil. Des milliers de corps remplissent cette condition. Deuxièmement, un corps doit avoir développé une forme sphéroïdale. Lorsqu’un corps est suffisamment grand et massif, la gravité lui donne la forme d’un sphéroïde. Pluton remplit cette condition. Troisièmement, et enfin, le corps doit avoir dégagé son champ de débris. Il doit être suffisamment massif pour incorporer tous les objets proches en lui. Pluton ne remplit pas cette condition, car son orbite passe à proximité ou même à l’intérieur de la ceinture de Kuiper, une région d’où proviennent les comètes à courte période. En adoptant la résolution 5A, l’UAI a rétrogradé Pluton, a fermement établi les huit autres planètes comme planètes, et a disqualifié tous les corps au-delà de Pluton, le tout en un seul coup.
Bien que les récentes observations du vaisseau New Horizons nous aient montré que Pluton est plus grand, plus dynamique géologiquement et contient une atmosphère plus épaisse qu’on ne le croyait, il ne remplit toujours pas la troisième condition de la résolution 5A. L’UAI devra adopter une définition révisée de la planète afin de conférer à nouveau le statut de planète à Pluton.
Bien sûr, certains maintiennent avec défi que Pluton est toujours une planète et aucune résolution ne nous fera changer d’avis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.