Intubation nasogastrique

Un tube endotrachéal et un tube nasogastrique vus sur le CXR. Les deux sont en bonne position.

Avant d’insérer une sonde nasogastrique, il faut la mesurer depuis le bout du nez du patient, faire une boucle autour de son oreille, puis descendre jusqu’à environ 1 à 2 pouces sous l’apophyse xiphoïde. Le tube est ensuite marqué à ce niveau pour s’assurer que le tube a été inséré suffisamment loin dans l’estomac du patient. De nombreuses sondes gastriques et duodénales disponibles dans le commerce comportent plusieurs marques de profondeur standard, par exemple 46 cm, 56 cm, 66 cm et 76 cm à partir de l’extrémité distale ; les sondes d’alimentation pour nourrissons comportent souvent des marques de profondeur de 1 cm. L’extrémité d’un tube en plastique est lubrifiée (un anesthésique local, tel qu’un gel de xylocaïne à 2 %, peut être utilisé ; en outre, un vasoconstricteur nasal et/ou un spray anesthésique peut être appliqué avant l’insertion) et insérée dans l’une des narines antérieures du patient. L’administration de 2,0 mg de midazolam IV réduit considérablement le stress du patient. Le tube doit être dirigé droit vers l’arrière du patient pendant qu’il traverse la cavité nasale et descend dans la gorge. Lorsque la sonde pénètre dans l’oropharynx et glisse le long de la paroi pharyngée postérieure, le patient peut avoir des haut-le-coeur ; dans ce cas, si le patient est éveillé et alerte, on lui demande de simuler la déglutition ou on lui donne de l’eau à siroter à l’aide d’une paille, et on continue à insérer la sonde pendant que le patient avale. Une fois que le tube a passé le pharynx et est entré dans l’œsophage, il est facilement inséré dans l’estomac. Le tube doit ensuite être fixé en place pour l’empêcher de bouger. Il existe plusieurs façons de fixer une sonde nasogastrique. L’une d’elles, la moins invasive, est le ruban adhésif. Le ruban adhésif est positionné et enroulé autour du tube NG sur le nez des patients pour éviter qu’il ne se déloge.

Un autre dispositif de fixation est une bride nasale, ou un dispositif qui entre dans une narine, autour du septum nasal, puis vers l’autre narine où il est fixé en place autour du tube nasogastrique. Il existe deux façons de mettre en place une bride. Selon l’Australian Journal of Otolaryngology, la première méthode consiste à faire passer un matériau par les narines, puis à le nouer en raccourcissant les extrémités pour empêcher le retrait de la sonde. L’autre méthode est un dispositif appelé bride Applied Medical Technology, ou AMT. Ce dispositif utilise un aimant inséré dans les deux narines, qui se connecte à la cloison nasale, puis est tiré d’un côté et attaché. Cette technologie permet aux infirmières d’appliquer les brides en toute sécurité. Plusieurs études ont prouvé que l’utilisation d’une bride nasale empêche la perte du placement NG qui fournit les nutriments nécessaires ou l’aspiration. Une étude menée au Royaume-Uni de 2014 à 2017, a déterminé que 50 % des tubes d’alimentation fixés avec du ruban adhésif étaient perdus par inadvertance. L’utilisation de la fixation par bride a diminué le pourcentage de NG perdus de 53% à 9%.

Il faut faire très attention à ce que le tube ne soit pas passé par le larynx dans la trachée et descende dans les bronches. La méthode fiable consiste à aspirer un peu de liquide du tube avec une seringue. Ce liquide est ensuite testé avec du papier pH (attention, pas du papier tournesol) pour déterminer l’acidité du liquide. Si le pH est de 4 ou moins, le tube est dans la bonne position. Si cela n’est pas possible, une radiographie du thorax/de l’abdomen permet de vérifier la position correcte du tube. C’est le moyen le plus fiable de s’assurer du bon positionnement d’une sonde nasogastrique. L’utilisation d’une radiographie du thorax pour confirmer la position est la norme attendue au Royaume-Uni, avec examen et confirmation par le médecin. Les techniques futures pourraient inclure la mesure de la concentration d’enzymes telles que la trypsine, la pepsine et la bilirubine pour confirmer le placement correct du tube NG. À mesure que les tests enzymatiques deviennent plus pratiques, permettant des mesures rapides et peu coûteuses au chevet du patient, cette technique peut être utilisée en combinaison avec les tests de pH pour remplacer efficacement et à moindre coût la confirmation par radiographie. Si la sonde doit rester en place, alors une vérification de la position de la sonde est recommandée avant chaque alimentation et au moins une fois par jour.

Seules les sondes nasogastriques de plus petit diamètre (12 Fr ou moins chez les adultes) sont appropriées pour une alimentation à long terme, afin d’éviter l’irritation et l’érosion de la muqueuse nasale. Ces sondes sont souvent munies de fils-guides pour faciliter l’insertion. Si l’alimentation est nécessaire pendant une période plus longue, d’autres options, comme la pose d’une sonde PEG, doivent être envisagées.

Le fonctionnement d’une sonde NG correctement placée et utilisée pour l’aspiration est maintenu par le rinçage. Cela peut être fait en rinçant de petites quantités de solution saline et d’air à l’aide d’une seringue ou en rinçant de plus grandes quantités de solution saline ou d’eau, et d’air, puis en évaluant pour que l’air circule dans une lumière du tube, dans l’estomac, et sorte par l’autre lumière. Lorsque ces deux techniques de rinçage ont été comparées, la seconde s’est avérée plus efficace.

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