Lacs d’Amérique du Sud

Sols

Plus de 20 régions pédologiques distinctes peuvent être trouvées sur le continent sud-américain en raison de son histoire géologique, de sa topographie, de son climat et de sa végétation. Trois grands groupements correspondent aux trois principales régions terrestres du continent : les basses terres, les hautes terres et les Andes.

Répartition des groupes de sols sud-américains selon la classification de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Encyclopædia Britannica, Inc.

La faible fertilité naturelle est une caractéristique ostensible des sols des régions tropicales humides d’Amérique du Sud. Environ la moitié des sols du continent sont constitués soit de sédiments non consolidés et pauvres en nutriments (ex, kaolins et sables quartzeux) déposés dans les bassins fluviaux, de latosols (sols rouges lessivés de silice et contenant des concentrations résiduelles de sesquioxydes de fer et d’aluminium), de podzols rouges-jaunes (sols acides avec un horizon supérieur blanchi, ou couche, qui sont pauvres en chaux), et de régosols (sols azonaux composés principalement de matériaux imparfaitement consolidés et ayant une morphologie complexe). Environ un cinquième du continent est couvert de sols arides de différents types dans lesquels l’agriculture est risquée sans irrigation. D’autres régions, représentant environ 10 % de la superficie totale, sont mal drainées, les sols étant soit des gleys (sols argileux dont le substrat est gris bleuté, généralement collant et souvent sans structure en raison d’une humidité excessive), soit des latérites souterraines, soit des grumosols (sols à forte teneur en argiles expansives), soit des planosols (type de sol que l’on trouve dans les climats humides et dans lequel les sels solubles et les minéraux sont lessivés des couches supérieures et sont cimentés ou compactés à un niveau inférieur). Dans les Andes, les pentes sont souvent raides et les lithosols (sols peu profonds constitués de fragments de roches imparfaitement altérés) abondent, représentant 10 % supplémentaires de la surface du continent. Dans les vallées inter-andines et sur certains piémonts, on trouve néanmoins des sols eutrophes (déposés par des lacs, et contenant beaucoup de matières nutritives, mais souvent peu profonds et soumis à un déficit saisonnier en oxygène).

Les sols fertiles ne s’étendent donc que sur environ 10 pour cent de la surface de l’Amérique du Sud. Les plus importants d’entre eux sont les brunizems (sols de prairie profonds, de couleur sombre, développés à partir de loess déposé par le vent), les sols de châtaigniers et les sols tropicaux ferrugineux. Sur les basses chaînes côtières, dans les contreforts des Andes occidentales et dans les plaines et terrasses proches de la Colombie et de l’Équateur, les sols se composent principalement de latosols, de podzols et de sols alluviaux rouge-jaune. Les sols du sud du Brésil et de l’Uruguay se composent de brunizems, de sols de prairie rougeâtres et de planosols. La pampa argentine, la plus grande zone fertile du continent, est uniformément recouverte de ce que l’on appelle le loess pampéen, qui est calcaire, riche en minéraux et mélangé à des sédiments volcaniques. On trouve des sols moins riches dans les hautes terres du nord-est et du centre du Brésil, constitués principalement de régosols sableux au nord et de latosols rouges au sud.

Le développement agricole de l’Amérique du Sud reflète étroitement la répartition des sols en fonction de leur fertilité. Il est surtout confiné aux plaines orientales des latitudes moyennes, dans lesquelles se concentrent la production de céréales et le pâturage du bétail ; aux parties subtropicales et tempérées des Andes, de la Colombie au Chili, où l’on pratique le pâturage et où l’on cultive diverses cultures ; et à l’est et au sud-est du Brésil, où l’on cultive le café, le cacao, le soja et la canne à sucre, tandis que les plateaux intérieurs sont consacrés au pâturage du bétail.

Plantation de café

Culture de café sur les pentes moyennes de la Cordillère centrale près de Chinchiná, en Colombie.

Victor Englebert

L’érosion des sols a ravagé une grande partie du continent. Selon certaines estimations, dans plusieurs pays, la moitié ou plus des terres actuellement arables ont été gravement endommagées ou ruinées par une mauvaise gestion des terres. Dans les Andes, les terres qui produisaient autrefois de hauts rendements de blé sont aujourd’hui abandonnées. Les forêts de montagne sont encore défrichées pour le pâturage du bétail et la culture, ce qui accélère considérablement l’érosion et ruine le sol de la région pour les années suivantes. Les dommages au sol ont été moins graves dans les zones de terrain relativement plat. Des campagnes de conservation ou de restauration des sols ont été mises en œuvre dans la plupart des pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.