Poitrine (vue érigée AP)

La vue érigée antéropostérieure de la poitrine est réalisée avec le tube à rayons X en position antérieure, tirant des photons à travers le patient pour former l’image sur un détecteur positionné derrière le patient. Un détecteur peut être positionné derrière un patient relativement immobile.

Indications

La vue thoracique antéropostérieure en érection est une alternative à la vue PA lorsque le patient est trop souffrant pour tolérer de se lever ou de quitter le lit 1. La vue AP examine les poumons, la cavité thoracique osseuse, le médiastin et les grands vaisseaux. Cette projection particulière est souvent utilisée pour aider au diagnostic des conditions aiguës et chroniques dans les unités de soins intensifs et les services. La vue AP est de moins bonne qualité que la vue PA pour de nombreuses raisons, pourtant c’est parfois la seule imagerie disponible pour ce patient.

Il est important de noter que la projection AP produira une ombre médiastinale agrandie en raison de la distance accrue du cœur par rapport au récepteur d’image et de la divergence du faisceau (voir figure 3 AP en décubitus dorsal et figure 4 projection PA du même patient).

Position du patient

  • Le patient est aussi droit que possible, le dos contre le récepteur d’image
  • le menton est relevé de façon à être hors du champ de l’image
  • si possible, les mains sont placées sur le côté du patient
  • les épaules sont déprimées pour déplacer les clavicules sous les sommets des poumons

Facteurs techniques

  • projection antéropostérieure
  • inspiration suspendue
  • point de centrage
    • au niveau de la 7e vertèbre thoracique, environ 7 cm sous l’encoche jugulaire du sternum
    • le rayon central est incliné pour être perpendiculaire au grand axe du sternum du patient, ce qui donne généralement un angle caudal
  • collimation
    • supérieure de 5 cm au-dessus de l’articulation de l’épaule pour permettre une visualisation correcte des voies aériennes
    • inférieure au bord inférieur de la 12e côte
    • latérale au niveau des articulations acromioclaviculaires
  • orientation.
    • portrait ou paysage
  • taille du détecteur
    • 35 cm x 43 cm ou 43 cm x 35 cm
  • exposition
    • 100-…110 kVp
    • 4-8 mAs
  • SID
    • 180 cm
  • grille
    • oui (cela peut dépendre du département)

Évaluation technique de l’image

Les champs pulmonaires entiers doivent être visibles des sommets jusqu’aux angles costophréniques latéraux.

  • Trois côtes postérieures doivent être vues au-dessus de la face supérieure de la clavicule
  • Le menton ne doit pas superposer de structures
  • Les articulations sternoclaviculaires sont à égale distance
  • La clavicule est dans le même plan horizontal
  • Un minimum de huit côtes postérieures sont visualisées au-dessus du diaphragme
  • les côtes et la cage thoracique ne sont que faiblement vues au-dessus du cœur
  • des marques vasculaires claires des poumons doivent être visibles

Points pratiques

Cette projection peut être très difficile dans les situations d’urgence ; une communication claire est la clé pour s’assurer que votre patient obtient la meilleure image possible dans la situation en question.

La vue AP, bien qu’étant une projection supplémentaire pour la PA vient avec un large éventail de facteurs techniquement difficiles et est donc inférieure.

Le placement des marqueurs latéraux est impératif ; les patients peuvent avoir des conditions congénitales qui imitent une image miroir 2.

Positionnement

Dans l’ensemble, les patients en érection AP sont assez mal en point et peuvent ne pas avoir la capacité d’aider le radiographe à se positionner. La projection peut être faite dans les salles à l’aide d’une machine mobile ou dans les salles générales à l’aide d’un récepteur d’images portable.

Lorsque vous asseyez le patient pour la radiographie, il est important d’expliquer non seulement au patient mais au personnel autour ; que vous allez asseoir ce patient assez droit pour sa radiographie, souvent cela nécessitera une aide.

Il y aura des occasions où le patient ne pourra pas se tenir debout, dans ces situations, il n’est pas rare de caler des oreillers entre le patient et le chevet du lit pour le soutenir ou finalement avoir recours à une projection thoracique sur le dos.

La rotation d’une radiographie du thorax peut simuler des processus pathologiques communs et rendre difficile la production d’un diagnostic pertinent.

Les articulations sternoclaviculaires sont un indicateur sain de la rotation positionnelle, si une articulation sternoclaviculaire est notablement plus large que l’autre, ce côté respecté doit être tourné loin du récepteur d’image pour corriger la rotation.

Angulation et collimation

En règle générale, il y aura un angle caudal approximatif de 10-15° bien que chez les patients fortement cyphotiques, aucun angle ne soit nécessaire.

Si les clavicules sont projetées trop en dessous, moins d’angle est nécessaire, si les clavicules sont projetées au-dessus des apex, plus d’angle doit être appliqué pour obtenir une image diagnostique.

Les patients ayant des antécédents de longue date d’emphysème ou de BPCO auront des poumons anormalement longs par rapport à la population générale, il faut s’en souvenir lors de la collimation supérieure à inférieure.

Phase de la respiration

La phase de la respiration a un effet profond sur l’apparence de plusieurs structures sur la radiographie pulmonaire. Une radiographie AP mal inspirée peut imiter une pathologie. Les structures qui peuvent apparaître différentes à l’expiration comprennent :

  • la taille du cœur
  • les contours et la largeur du médiastin
  • l’inflation pulmonaire
  • les contours du diaphragme

La vue AP est utilisée pour examiner une pléthore de conditions, et il incombe au radiographe de s’assurer que des images diagnostiques de haute qualité sont obtenues de façon constante.

N’oubliez pas d’expliquer à votre patient ce que vous allez faire, c’est-à-dire lui demander d’inspirer et de retenir sa respiration. Bien souvent, cela donne au patient le temps de se préparer et permet d’obtenir une meilleure rétention de la respiration et donc une radiographie de meilleure qualité.

N’oubliez jamais de dire à votre patient de respirer à nouveau!

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