Domestication
Bien que l’origine du chat domestiqué soit cachée dans l’antiquité, des études impliquant l’ADN mitochondrial (ADNmt) suggèrent qu’il y a eu deux lignées de Felis catus. L’une des lignées (F. silvestris silvestris) est apparue en Asie mineure il y a peut-être déjà 6 400 ans et s’est dispersée vers le nord et l’ouest de l’Europe. L’autre lignée est apparue en Égypte il y a environ 6 400 à 1 000 ans avant de se répandre dans toute la Méditerranée (probablement par l’intermédiaire de l’homme) le long de voies parallèles aux routes commerciales de la région. Les chats des deux lignées ont continué à se reproduire avec le chat sauvage africain (F. silvestris lybica) pendant leurs dispersions respectives.
La plus ancienne association connue entre les chats et les humains remonte peut-être aux origines de l’agriculture au Moyen-Orient, il y a environ 9 500 ans. Un squelette de chat accompagnant celui d’un humain daté de cette époque a été découvert dans le sud de Chypre. Bien que certaines sources indiquent que cette découverte suggère que les chats avaient subi un certain degré de domestication à cet endroit, d’autres sources (citant des preuves que le génome du chat ne différait pas tellement de celui du chat sauvage africain à cette époque) affirment que les chats ont pu se domestiquer en choisissant de vivre dans des paysages modifiés par l’homme. Des preuves fossiles découvertes en Chine il y a environ 5 300 ans ont révélé que des chats de taille similaire à celle des chats domestiques modernes se nourrissaient de petits animaux granivores, tels que des rongeurs, et de millet dans des environnements agricoles. Bien que la recherche suggère que ces chats étaient en fait des chats-léopards (Prionailurus bengalensis), qui ont été remplacés par les chats domestiques modernes (F. catus) avant 3000 av. J.-C., cette découverte suggère que les humains ont permis aux chats de chasser les souris et autres rongeurs qui menaçaient les réserves de céréales et ont peut-être nourri les chats ou leur ont permis de consommer les restes de nourriture.
Bien que le chat ait été proclamé animal sacré en Égypte aux 5e et 6e dynasties (vers 2465-c. 2150 bce), il n’avait pas nécessairement été domestiqué à cette époque. Il est probable que les anciens Égyptiens se sont associés au chat parce qu’ils ont compris sa valeur pour protéger les greniers des rongeurs. L’affection et le respect qu’ils portaient à ce prédateur ont conduit au développement de cultes religieux et au culte des chats dans les temples. Il n’existe cependant aucune trace authentique de domestication antérieure à 1500 bce.
Les chats sont connus depuis longtemps par d’autres cultures. Des tuiles murales en Crète datant de 1600 bce représentent des chats en train de chasser. Des preuves artistiques et littéraires indiquent que le chat était présent en Grèce dès le 5e siècle avant J.-C., et des carreaux représentant des chats sont apparus en Chine à partir de 500 avant J.-C.. En Inde, les chats sont mentionnés dans les écrits sanskrits aux alentours de 100 av. J.-C., tandis que les Arabes et les Japonais n’ont pas découvert le chat avant 600 av. La plus ancienne mention des chats en Grande-Bretagne date d’environ 936 ce, lorsque Howel Dda, prince du centre-sud du Pays de Galles, a promulgué des lois pour leur protection.
Même si tous les chats sont similaires en apparence, il est difficile de retracer l’ascendance des races individuelles. Puisque des marques de type tabby apparaissent dans les dessins et les momies de chats égyptiens anciens, les tabbies actuels pourraient être des descendants des chats sacrés d’Égypte. L’Abyssin ressemble également aux images et aux statues de chats égyptiens. Le Persan, dont la coloration est souvent la même que celle des races mixtes (bien que la longueur du poil et la conformation du corps soient distinctives), a probablement été croisé à diverses époques avec d’autres races. Le chat Manx sans queue, comme le chat Sphynx sans poil et le Devon Rex à poil frisé, est une mutation. L’ascendance des chats persans et siamois pourrait bien être distincte de celle des autres races domestiques, représentant une domestication d’un chat sauvage asiatique. En fait, on ne sait rien de l’ascendance des types siamois, et il n’y a aucune espèce vivante de chat asiatique qui aurait pu servir d’ancêtre.