L’alchimie est à la fois une philosophie et une pratique ayant pour but d’atteindre la sagesse ultime ainsi que l’immortalité, impliquant l’amélioration de l’alchimiste ainsi que la fabrication de plusieurs substances décrites comme possédant des propriétés inhabituelles. L’aspect pratique de l’alchimie a généré les bases de la chimie inorganique moderne, à savoir concernant les procédures, les équipements et l’identification et l’utilisation de nombreuses substances actuelles.
Les idées fondamentales de l’alchimie seraient nées dans l’ancien Empire perse. L’alchimie a été pratiquée en Mésopotamie (comprenant une grande partie de l’Irak actuel), en Égypte, en Perse (l’Iran actuel), en Inde, en Chine, au Japon, en Corée et en Grèce et Rome classiques, dans les civilisations musulmanes, puis en Europe jusqu’au XXe siècle, dans un réseau complexe d’écoles et de systèmes philosophiques s’étendant sur au moins 2500 ans.
Les objectifs les plus connus des alchimistes étaient la transmutation des métaux communs en or (appelée chrysopée) ou en argent (moins connue est l’alchimie végétale, ou « spagyrique ») ; la création d’une « panacée », ou élixir de vie, un remède qui, était-il supposé, guérirait toutes les maladies et prolongerait la vie indéfiniment ; et la découverte d’un solvant universel. Bien que ce ne soient pas les seules utilisations de la discipline, ce sont les plus documentées et les plus connues. Certaines écoles hermétiques soutiennent que la transmutation du plomb en or est analogue à la transmutation du corps physique (Saturne ou plomb) en énergie solaire (or) dans le but d’atteindre l’immortalité. C’est ce qu’on appelle l’alchimie interne. À partir du Moyen Âge, les alchimistes arabes et européens ont investi beaucoup d’efforts dans la recherche de la « pierre philosophale », une substance légendaire qui était censée être un ingrédient essentiel pour l’un ou l’autre de ces objectifs, voire les deux.
Le plomb (numéro atomique 82) et l’or (numéro atomique 79) sont définis comme des éléments par le nombre de protons qu’ils possèdent. Pour changer d’élément, il faut changer le numéro atomique (proton). Le nombre de protons ne peut être modifié par aucun moyen chimique. Cependant, la physique peut être utilisée pour ajouter ou retirer des protons et ainsi transformer un élément en un autre. Le plomb étant stable, le forcer à libérer trois protons nécessite un vaste apport d’énergie, de sorte que le coût de sa transmutation dépasse largement la valeur de l’or obtenu.
La transmutation du plomb en or n’est pas seulement théoriquement possible – elle a été réalisée…. Il existe des rapports selon lesquels Glenn Seaborg, lauréat du prix Nobel de chimie 1951, a réussi à transmuter une quantité infime de plomb (peut-être en route depuis le bismuth, en 1980) en or. Il existe un rapport antérieur (1972) dans lequel des physiciens soviétiques dans une installation de recherche nucléaire près du lac Baïkal en Sibérie ont accidentellement découvert une réaction pour transformer le plomb en or lorsqu’ils ont constaté que le blindage en plomb d’un réacteur expérimental s’était transformé en or.