Discussion
Le pentobarbital est un barbiturique à courte durée d’action, désormais rarement utilisé dans les tentatives de suicide car il n’est plus prescrit à des fins médicales dans la plupart des pays. Seuls quelques cas ont été publiés au cours de la dernière décennie, principalement chez les vétérinaires car ce médicament est utilisé comme agent euthanasique. Le pentobarbital est en effet le médicament de choix pour le suicide assisté. Le pentobarbital est un acide faible à forte solubilité lipidique. Après absorption orale, il est facilement absorbé avec un début d’action de 10 à 60 minutes. Le degré de liaison aux protéines est d’environ 45 à 70% et le volume de distribution est de 0,5 à 1L/Kg. La demi-vie plasmatique du pentobarbital est de 15 à 50 heures et semble dépendre de la dose. L’excrétion rénale est négligeable (< 1%). Le pentobarbital est métabolisé par le foie et excrété dans l’urine sous forme de métabolites inactifs. Les troubles de la conscience, la dépression respiratoire et circulatoire sont les principaux effets d’une intoxication aiguë. Dans le pire des cas, une intoxication grave peut imiter les caractéristiques cliniques et EEG de la mort cérébrale. Les concentrations sanguines thérapeutiques sont de 1 à 3 μg/mL ; les concentrations sont considérées comme toxiques à 5 μg/mL ou plus et les concentrations sanguines létales rapportées varient de 10 à 169 μg/mL. La prise en charge de l’intoxication au pentobarbital repose principalement sur des soins de soutien. Une ventilation mécanique invasive, une charge liquidienne et des vasopresseurs sont nécessaires dans les cas les plus graves. Plusieurs procédures visant à améliorer l’élimination ont été rapportées. La diurèse forcée avec alcalinisation urinaire n’est pas efficace pour les barbituriques à action brève. L’hémodialyse, l’hémoperfusion ou l’hémodiafiltration veino-veineuse continue ont été proposées comme options thérapeutiques, mais l’amélioration des traitements de soutien rend ces techniques obsolètes.