Organisation de l’armée médiévale

L’armée du Moyen Âge était initialement basée sur la levée féodale. Ce modèle était assez bon pour les conflits habituels de quelques jours entre aînés voisins. Cependant, il était tout à fait inadéquat pour les longues campagnes ou les guerres à l’échelle nationale. Il devint donc nécessaire de trouver une méthode plus méthodique pour recruter et organiser les troupes et ce fut l’enrôlement contre rémunération. Cela a conduit, au 15e siècle, à l’établissement d’une véritable armée permanente.

Pendant les longues guerres entre l’Angleterre et la France, l’armée médiévale a atteint une ampleur et une importance qu’elle n’avait jamais eues auparavant. Il est intéressant de savoir comment elle a atteint ce niveau.


Militaire médiévale : Un fantassin

Processus d’enrôlement militaire médiéval

C’était un système bien organisé fonctionnant comme suit :

– Les tenanciers féodaux effectuaient le service en fonction de leurs fiefs.

– Les vieux, les infirmes, les femmes héritières de chevaliers ou le clergé, tous étaient tenus d’envoyer des remplaçants, ou de payer l’argent nécessaire pour recruter et équiper le nombre équivalent de troupes.

– Les troupes étaient fournies par des contrats avec divers seigneurs féodaux et chevaliers. Ces accords spécifiaient le nombre de troupes, le temps pendant lequel elles étaient disponibles et le montant de la solde par homme enrôlé.

Basiquement, trois classes d’hommes sont mentionnées dans les ordonnances royales :

– Ceux physiquement aptes et capables de s’équiper selon les normes.

– Ceux aptes mais financièrement pauvres.

– Les personnes ayant des moyens financiers mais inaptes au service.

Les hommes de la première catégorie devaient servir en personne. Ceux de la deuxième étaient armés et approvisionnés par la troisième. En outre, les hommes d’âge militaire dont le revenu dépassait une certaine somme par an étaient tenus de contribuer selon leurs moyens.

En cas de grande urgence, le clergé était appelé à prendre les armes après consultation des prélats au Parlement.

Les troupes de l’armée fournies par contrat étaient payées en fonction de leur grade.

Les grandes guerres médiévales demandaient une organisation militaire particulière, comme un enrôlement massif obligatoire. En 1346, le roi Édouard III d’Angleterre ordonna à chaque homme d’armes du pays de s’engager dans l’armée ou d’envoyer un remplaçant. Les seigneurs féodaux étaient invités à envoyer des hommes d’armes et des archers proportionnellement à leurs revenus. Quiconque ne s’exécutait pas devait être envoyé en prison.

Les brefs pour les tenanciers féodaux étaient d’abord envoyés aux shérifs. Ceux-ci produisaient à leur tour des copies qui étaient envoyées aux parties en question. Les proclamations dans les tribunaux, les foires et les marchés étaient utilisées pour les rangs féodaux inférieurs, appelés petits tenanciers.

Lorsque les troupes étaient fournies, une inspection était faite pour vérifier si leur nombre et leur équipement étaient conformes au contrat.

Les excuses acceptées pour ne pas répondre à l’appel à l’enrôlement étaient surtout d’ordre financier. Un chevalier était exempté d’accomplir son devoir s’il avait un revenu annuel inférieur à vingt livres. Dans le cas d’un revenu supérieur, si le chevalier était endetté, et que le revenu moins le montant qu’il devait payer à ses créanciers était inférieur à 20 livres, il était également exempté.

Rangs dans l’armée anglaise médiévale

Le comte connétable et le comte maréchal détenaient le commandement principal sous le roi. Si l’armée était levée par contrat, deux ou plusieurs maréchaux étaient nommés au commandement.La cavalerie était commandée par des connétables.

Les troupes médiévales étaient rassemblées en compagnies de vingt, qui étaient groupées en centaines, et enfin massées en milliers, les commandants prenant leur nom du nombre d’hommes qu’ils dirigeaient.

Troupes de l’armée médiévale

Les troupes anglaises se divisaient en chevaliers, écuyers, l’armati ou troupes communes à cheval, hobilers, cavalerie légère, archers de la garde du roi, archers à pied et à cheval, bill-men et pavisers.

Il y avait aussi les gynours (les troupes actionnant les engins de siège), les pionniers, les mineurs , les forgerons et les charpentiers.

Les chevaliers étaient de deux grades, le banneret et le bachelier. Le premier avait à la fois un pennon et sa bannière en campagne.

Les armati étaient une cavalerie moins équipée, d’un grade inférieur à celui des chevaliers et des écuyers. Les hobilers étaient une cavalerie légère, leur nom étant donné par les chevaux plus petits qu’ils montaient. Une partie de ces troupes était armée de l’arc, et était appelée hobiler-archers. Leur armure standard était composée d’un gambeson, et d’un bascinet.

Les bill-men étaient équipés de longues armes à perche comme la guisarme. Les pavisers combattaient soit à pied, soit en tant que cavalerie. Il y avait aussi une troisième catégorie de pavisers qui utilisaient de grands boucliers pour protéger les arbalétriers et les archers pendant le chargement. Parfois, la pavise était en fait un manteau servant le même objectif en étant placé devant les arbalétriers.

Dans l’organisation de l’armée médiévale, les troupes auxiliaires jouaient un rôle important, bien que moins spectaculaire. A titre d’exemple, les pionniers étaient des auxiliaires qui faisaient des routes, des tranchées et des palissades.

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