Histoire du Chat Botté >> Contes classiques de folklore et de fées

Le conte du Chat Botté est une histoire connue dans le monde entier ; réadaptée, appropriée et modifiée par de nombreuses cultures. L’intrigue est centrée sur un chat (ou dans certains cas un chacal, une gazelle, ou même une fée déguisée) qui utilise la ruse et la tromperie pour obtenir le pouvoir, la richesse et la main d’une princesse pour son maître sans le sou et de basse naissance. Il est inhabituel dans les contes folkloriques, en ce sens qu’il n’y a pas de morale évidente – avec des richesses obtenues par un double jeu, des propriétaires légitimes privés de leurs terres, et des princesses innocentes données faussement en mariage.

Le conte est apparu pour la première fois sous forme imprimée avec Les Nuits facétieuses de Giovanni Francesco Straparola (publiées entre 1550 et 1553). Cette collection en deux volumes comprenait soixante-quinze histoires au total, et est très significative en tant que premier livre de contes européen à contenir des contes de fées. Son auteur, Giovanni Francesco, était un maître conteur et sa propre vie est entourée de mystère. Si son nom est probablement « Giovanni Francesco », son nom de famille, « Straparola », serait une invention. Il n’est pas typique d’un nom de famille de cette époque et de ce lieu (qui se basait généralement sur un emploi ou un lieu officiel), et le sens littéral de ce nom, « bavard », semble être un surnom probable pour un écrivain. Néanmoins, ses contes  » babillards  » comprennent beaucoup des premiers exemples connus de certains de nos contes de fées les plus aimés – le Chat botté étant l’exemple le plus célèbre.

Le conte du Chat botté est apparu pour la première fois dans  » Les Nuits facétieuses « 

Avec le titre de Costantino Fortunato, (signifiant  » Costantino chanceux « ), le conte de Giovanni Francesco a largement  » fixé  » la structure narrative pour tous ceux qui ont suivi. Le chat extrêmement intelligent fournit de la nourriture au plus jeune de ses trois frères et, grâce à une série d’échanges avec le roi (notamment en le poussant à habiller le garçon en costume princier), il finit par obtenir pour son maître un beau château et la main des princesses. Ce récit a probablement inspiré Charles Perrault, le maître conteur français, dans ses célèbres Histoires ou Contes du Temps Passé (1697). Le conte de Perrault, Le Maître Chat, ou Le Chat Botté, est particulièrement intéressant car il s’agit de la première histoire qui met en scène les belles bottes du chat, et aussi de la première variante qui mentionne un ogre. Dans le conte de Giovanni Francesco, le jeune homme s’appropriait simplement le château d’un chevalier mort – alors que Perrault fait en sorte que le chat tue intelligemment l’ogre qui change de forme.

LIVRES CHOISIS

Les deux ajouts de Perrault sont très intrigants. Que le chat demande des bottes est un signe de sa nature d’un autre monde. Comme le lecteur le suppose sans doute, il ne s’agit pas d’un chat ordinaire (parlant ou non !), mais les bottes sont un symbole de son statut élevé en tant que créature du destin – il serait inconvenant pour un tel « auxiliaire animal » d’être pieds nus. Deuxièmement, l’inclusion de l’ogre dans le château par Perrault est un clin d’œil aux origines anciennes du conte. Comme l’a affirmé Jacob Grimm, les « ogres » proviennent de la croyance romaine et médiévale en Orcus, le dieu des enfers et le punisseur des serments non tenus, qui a été réduit au statut de monstre changeant de forme. Cette tradition se perpétuait généralement dans les zones rurales, ce qui a permis au mythe de survivre longtemps après que les dieux les plus répandus eurent cessé d’être vénérés. Le mot français ogre (qui est en fait apparu pour la première fois dans les contes de Perrault) vient des formes variantes de ce mot, ogro ou orco et signifie en outre, pour le lecteur averti, l’immense pouvoir de l’aide animal.

Le « maître chat » est après tout capable de tuer l’ogre dans le conte de Perrault, en le persuadant de se transformer en souris, grâce à quoi il est rapidement englouti. Cet élément est reproduit dans la variante scandinave (Lord Peter) dans laquelle un troll est encouragé à se transformer (cette fois en se faisant aussi petit qu’une souris), et il est alors lui aussi dévoré par le chat. Comme le raconte Perrault, il n’y a pas de véritable leçon à tirer du récit du Chat botté ; le chat est un aventurier parfaitement sans scrupules qui, pour le plaisir de la chose, adoube le fils du meunier marquis, lui fait un mariage royal par une série de fraudes amusantes, et l’enrichit finalement avec les richesses et le château d’un ogre assassiné.

Bien qu’il offre deux « morales » à la fin ; premièrement, qu’avec la connaissance et le travail acharné, on peut s’élever dans la société, et deuxièmement, que la bonne apparence et les beaux vêtements sont utiles pour gagner l’amour – ces deux objectifs sont atteints par legerdemain. Il est donc douteux qu’un ton ouvertement moralisateur (si commun à de nombreux autres contes de fées) ait jamais été prévu pour ce récit.

Le conte de Perrault, ‘Le Chat Botté’ est le premier conte à mettre en scène les belles bottes du chat

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.