Ephialtès de Trachis

Ephialtès de Trachis (grec : Ἐφιάλτης, Ephialtēs ; bien qu’Hérodote l’ait orthographié Ἐπιάλτης, Epialtes) était le fils d’Eurydème de Malis. Il trahit sa patrie, dans l’espoir de recevoir une sorte de récompense des Perses, en indiquant aux forces perses un chemin contournant la position grecque alliée au col des Thermopyles, ce qui les aida à remporter la bataille des Thermopyles en 480 av. J.-C.

Trail

Les forces terrestres grecques alliées, dont Hérodote affirme qu’elles ne comptaient pas plus de 4 200 hommes, avaient choisi les Thermopyles pour bloquer l’avancée de l’armée perse, largement supérieure en nombre. Bien que cette brèche entre les falaises de Trachin et le golfe de Malte ne soit « assez large pour un seul chariot », elle pouvait être contournée par un sentier qui traversait les montagnes au sud des Thermopyles et rejoignait la route principale derrière la position grecque. Hérodote note que ce sentier était bien connu des habitants, qui l’avaient utilisé par le passé pour faire des raids sur les Phocéens voisins.

Autres

Hérodote note que deux autres hommes furent accusés d’avoir trahi ce sentier au profit des Perses : Onetas, originaire de Carystus et fils de Phanagoras ; et Corydallus, originaire d’Anticyre. Néanmoins, il soutient que c’est Ephialtès qui a révélé cette piste car « les députés des Grecs, les Pylagoriens, qui devaient avoir les meilleurs moyens de connaître la vérité, n’ont pas offert la récompense sur les têtes d’Onétas et de Corydallus, mais pour celle d’Ephialtès de Trachis. »

La bataille

Avance perse

Dirigé par Hydarnès, un détachement de l’armée perse s’avance sur ce chemin, rencontrant 1000 Phocéens postés pour bloquer cette route. Pensant qu’ils engageaient toute l’armée perse dont le but était d’attaquer leurs maisons voisines à Phocis, les Phocéens se retirèrent pour défendre leur cité-état, ce qui permit aux Perses de continuer le long du sentier et de flanquer les Grecs alliés. La nouvelle parvint aux Grecs des Thermopyles soit tard dans la journée, soit avant l’aube du lendemain, qui tinrent un conseil pour décider de la suite des événements.

Dernier combat

Hérodote est quelque peu flou sur ce qui s’est exactement passé ensuite. Il fournit un récit selon lequel certains des détachements grecs ont commencé à partir vers leurs villes d’origine, tandis que d’autres se sont engagés, malgré ce développement, à rester aux côtés du roi spartiate Léonidas ; il rapporte également que Léonidas a ordonné aux autres de rentrer chez eux, tandis que les Spartiates (qui étaient un peu moins de 300) resteraient en arrière-garde. Les Spartiates furent rejoints par environ 700 Thespiens, qui combattirent jusqu’à la mort aux côtés des Spartiates, et par le détachement thébain, que Léonidas tenait en otage et qui déserta au profit des Perses à la première occasion. Cependant Plutarque, dans Sur la malice d’Hérodote, prétend que cette histoire des Thébains est peu probable, et écrit que les Spartiates ont lancé une attaque sur le camp perse qui a forcé Xerxès à fuir sa tente.

Prime et mort

Ephialtès s’attendait à être récompensé par les Perses, mais cela n’a rien donné lorsqu’ils ont été vaincus à la bataille de Salamine. Il s’enfuit alors en Thessalie ; les Amphictyons de Pylae avaient offert une récompense pour sa mort. Selon Hérodote, il a été tué pour une raison apparemment sans rapport avec le sujet par Athénades de Trachis, vers 470 av. J.-C. ; mais les Spartiates ont tout de même récompensé Athénades.

Dans les médias populaires

Dans le film Les 300 Spartiates de 1962, Ephialtès a été interprété par Kieron Moore et est représenté comme un solitaire qui travaillait dans une ferme de chèvres près des Thermopyles. Il trahit les Spartiates aux Perses par avidité de richesse (et, c’est sous-entendu, par désir non partagé pour une fille spartiate nommée Ellas, représentée par Diane Baker).

La mini-série de bande dessinée 300 de Frank Miller en 1998, et l’adaptation cinématographique du même nom en 2006, dépeignent Ephialtès comme un exilé spartiate gravement difforme dont les parents ont fui Sparte pour le protéger de l’infanticide qu’il aurait sûrement subi autrement (en tant que guerrier handicapé et donc inapte). Il est interprété dans le film par l’acteur britannique Andrew Tiernan.

Nom

  • Depuis qu’Ephialtès a trahi les Grecs aux Thermopyles, en grec « ephialtes » signifie cauchemar.
  • Ephialtès est également utilisé en grec comme synonyme de traître, de manière comparable à l’usage des mots Quisling ou Judas dans la langue anglaise ou Benedict Arnold aux États-Unis.

Voir aussi

  • Bataille de Traigh Ghruinneart, où un nain change de camp et tue le chef des forces pour lesquelles il devait initialement se battre
  1. Macaulay, G.C.. « L’histoire d’Hérodote ». L’Université d’Adélaïde. paragraphe 213. http://etext.library.adelaide.edu.au/h/herodotus/h4m/chapter7.html. Consulté le 2007-03-28.
  2. Guerres perses. p. 213.
  3. Hérodote, Histoires, 7.200
  4. Hérodote, Histoires,7.215
  5. Hérodote, Histoires,7.214
  6. Hérodote, Histoires, 7.218
  7. Hérodote, Histoires,7.222, 7.235
  8. Hérodote, Histoires,7.213
  9. https://en.wikipedia.org/wiki/300_Spartans
  10. https://en.wikipedia.org/wiki/300_(film)

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