Données sur les migrations en Europe

Tendances clés

La pandémie du COVID-19 pandémie a affecté la migration et la mobilité humaine dans la région européenne, les pays ayant restreint les mouvements internationaux, internationaux, transfrontaliers et internes afin de minimiser la propagation et l’impact de la pandémie. À la mi-juin 2020, 6 % des aéroports, 25 % des points de passage des frontières terrestres et 9 % des points de passage de la  » frontière bleue  » (mer, rivière ou lac) étaient fermés pour leurs entrées et sorties dans l’Espace économique européen (EEE) (OIM, 2020).

La pandémie a considérablement réduit le nombre d’arrivées irrégulières dans l’UE au cours des derniers mois. En avril 2020, le nombre de détections de franchissement irrégulier des frontières (IBC) sur les principales routes migratoires d’Europe a chuté de 85 % par rapport au mois précédent pour atteindre environ 900, soit le total le plus bas depuis que Frontex a commencé à collecter des données sur les frontières en 2009 (Frontex, 2020). Ces chiffres records sont principalement dus aux mesures restrictives mises en œuvre tant par les États membres de l’UE que par les pays tiers de transit et de départ des migrations.

Le nombre de demandes d’asile au premier trimestre 2020 est resté au niveau de la même période en 2019 et a sensiblement diminué depuis. En avril 2020, on a constaté une grosse énorme baisse du nombre global de demandes de protection internationale déposées dans les États membres de l’UE, poursuivant ainsi le déclin amorcé en mars. La pandémie de COVID-19 en cours et les mesures d’urgence respectives introduites par les États membres de l’UE, y compris la suspension de l’enregistrement des demandes, ont eu un impact sur l’afflux de demandes.

La pandémie a également affecté l’emploi et l’intégration des migrants, car les fermetures et les mesures de distanciation sociale ont eu un impact sur les procédures administratives pour l’obtention de permis de séjour et de travail, l’acquisition de la langue et les programmes d’intégration (CE, 2020). Dans le même temps, les pays européens mettent en œuvre certaines bonnes pratiques qui soutiennent les migrants à travers divers domaines d’intégration (Conseil de l’Europe, 2020). En outre, la pandémie a mis en évidence le rôle que jouent les travailleurs migrants dans la réponse de l’Europe au coronavirus ; selon une étude du Centre commun de recherche de la Commission européenne, 13 % des travailleurs clés sont des immigrants, et dans la plupart des pays, la part des travailleurs clés extracommunautaires est plus importante que celle des travailleurs mobiles de l’UE (CCR, 2020).

Pour un aperçu des données sur la migration pertinentes pour COVID-19, y compris les données couvrant les pays européens, rendez-vous sur la nouvelle page thématique du portail.

Tendances générales

  • La migration est devenue beaucoup plus diversifiée en termes d’origines des migrants.
  • Aussi bien au niveau mondial qu’en Europe, la plupart des migrations sont intracontinentales.
  • Le nombre de réfugiés est en augmentation dans le monde entier. La plupart des réfugiés cherchent refuge dans les pays voisins. Depuis 2015, avec ce que l’on appelle la « crise des réfugiés et des migrants », l’Europe aussi doit faire face à un nombre croissant de demandeurs d’asile. 2,4 millions de réfugiés et de personnes en situation assimilable à celle des réfugiés et 860 mille demandeurs d’asile (dossiers en cours) étaient accueillis dans les États membres de l’UE-27 à la fin de 2018.
  • Plus de 160 000 migrants dont on a constaté la présence irrégulière dans l’UE retournent chaque année dans leur pays d’origine, qu’il s’agisse de retours forcés ou volontaires ; beaucoup d’autres retournent volontairement lorsque leur situation change (par exemple, fin des études, raisons familiales, emploi).
  • Au total, 28 256 migrants ont été aidés par l’OIM à retourner depuis l’Espace économique européen (EEE) en 2019, ce qui représentait 43,6 % du nombre total de dossiers. L’Allemagne était le premier pays d’accueil dans l’EEE avec le plus grand nombre de bénéficiaires aidés, soit 13, 053 migrants (OIM, 2020).

  • La compétition pour les talents est devenue mondiale. Dans ce contexte, l’Europe travaille sur un certain nombre d’initiatives visant à attirer davantage de migrants hautement qualifiés.
  • Dans l’hémisphère occidental et en Europe en particulier, la saillance de la migration en tant que préoccupation politique et sociale s’est intensifiée.
Sources : Rapport sur les migrations internationales 2019 du DAES ; Rapport mondial 2018 du HCR ; Eurobaromètre standard 90 automne 2019 ; Pew FactTank Beaucoup dans le monde entier s’opposent à plus de migration ; Retour volontaire assisté de l’OIM &Réintégration 2019.
Note : Les tendances ci-dessus sont de nature générale et proviennent de constatations à travers plusieurs des sources citées.

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Tendances passées et présentes

L’Europe est un carrefour de la mobilité humaine depuis l’Antiquité. Tout au long de l’histoire, la région a été un élément central des systèmes migratoires mondiaux que ses États ont contribué à établir et à façonner, principalement par le biais d’expansions mercantiles et coloniales. L’Europe a également joué un rôle crucial dans l’élaboration d’un ensemble de règles et de normes régissant la mobilité humaine dans la région.

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des migrations se faisaient à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe. Plus précisément, au 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle, l’Europe était un continent d’émigration nette, avec des sorties massives notamment le long de la route transatlantique, une voie migratoire qui s’est établie dans le contexte de l’expansion coloniale des siècles précédents et de la traite des esclaves. Depuis le milieu du 20e siècle, l’Europe est régulièrement devenue une région d’immigration nette, les principales caractéristiques des vagues d’immigration successives étant les suivantes :

années 1950 – 1970 :

  • Mouvements intrarégionaux de réfugiés et de personnes déplacées à la suite de la Seconde Guerre mondiale;
  • Migration intrarégionale, avec des flux de travailleurs d’Europe du Sud et d’Irlande vers les pôles industriels d’Europe occidentale et centrale, souvent sous un régime d’accords bilatéraux ;
  • Immigration et migration inverse liées aux liens coloniaux, issues du processus de décolonisation et impliquant principalement l’Afrique du Nord et centrale, l’Asie du Sud et du Sud-Est, d’une part, et la Belgique, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, d’autre part ; et
  • Immigration d’Afrique du Nord et de Turquie dans le cadre des programmes de travailleurs invités mis en œuvre principalement par l’Autriche, l’Allemagne et la Suisse.

Années 1970 – 1990 :

  • La fin des programmes de travailleurs invités a entraîné l’installation permanente de travailleurs immigrés déclenchant le regroupement familial, en particulier en provenance d’Afrique du Nord et de Turquie;
  • Immigration de travailleurs peu qualifiés d’Afrique du Nord, d’Asie et d’Europe de l’Est générée par la demande dans les secteurs des services et domestiques ; et
  • Demandeurs d’asile d’Europe de l’Est cherchant refuge en Europe occidentale.

1990 – 2010s :

  • La consolidation et l’expansion du régime de libre circulation de l’UE ont facilité la mobilité des travailleurs hautement et faiblement qualifiés et ont généré des flux de l’Europe centrale et orientale vers l’Europe occidentale et méridionale;
  • Nouvelles vagues d’immigration de l’Afrique du Nord et centrale, de l’Amérique latine et de l’Asie vers l’Europe méridionale ; et
  • Les troubles géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont provoqué une augmentation du nombre d’arrivées en Europe méridionale de demandeurs d’asile tentant d’atteindre des destinations en Europe du Nord (voir également ici, p. 25).

La pertinence accrue de la migration dans l’agenda politique de l’UE a donné lieu à des appels à des données précises, opportunes et accessibles sur la migration, essentielles pour informer à la fois les décideurs politiques et le grand public.

En Europe, un large éventail d’ensembles de données est collecté qui fournit, directement ou indirectement, les stocks et les flux de migrants et les mesures de plusieurs aspects de la migration, y compris l’asile et les permis de séjour, ainsi que de nombreux indicateurs socio-économiques. Les données sont fournies par les pays en vertu des règlements de l’UE ainsi que sur une base volontaire. La Commission européenne (Eurostat) et les agences de l’UE valident, consolident et diffusent ensuite respectivement les statistiques officielles et les données opérationnelles, mettant ainsi à disposition des données comparables au niveau européen.

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Sources de données

Les ensembles de données suivants montrent une perspective à l’échelle de l’UE sur les questions de migration. Certains de ces ensembles de données sont disponibles dans le catalogue KCMD et le hub de données dynamiques (voir ci-dessous).

Eurostat:

Sur la base des données fournies par les membres du système statistique européen, Eurostat diffuse plus de 250 tableaux de statistiques européennes relatives à la migration qui pourraient être regroupés comme suit : Population : Démographie & migration, Projections démographiques, Recensement de la population & logement, Asile & migration gérée, Intégration des migrants ; Santé, Éducation et formation, Marché du travail (y compris l’enquête sur les forces de travail (EFT)), Revenu, inclusion sociale et conditions de vie, Jeunesse, Criminalité et justice pénale, Indicateurs de qualité de vie.

Ces tableaux fournissent différents degrés de désagrégation, généralement pour les variables les plus courantes (sexe, âge, pays de naissance, pays de citoyenneté). Ils proviennent principalement des trois domaines présentés plus en détail ci-dessous.

1. Les données sur la démographie et les migrations sont collectées annuellement : les pays communiquent à Eurostat leurs statistiques démographiques au 1er janvier, ainsi que des ventilations de la population selon diverses caractéristiques. Les données sur les événements vitaux (naissances, décès) et les migrations (nombre d’immigrants et d’émigrants cette année-là, ainsi que les acquisitions de nationalité) sont également déclarées, ce qui donne lieu à une multitude d’informations sur la population européenne. Read more

Eurostat collecte des données sur la démographie et la migration auprès des instituts nationaux de statistique (INS) des États membres de l’UE et de presque tous les États européens non membres de l’UE (y compris les pays de l’AELE et les pays candidats à l’UE). Les données sont collectées au niveau national et régional. Sur la base des données reçues, après une série de contrôles de validation, Eurostat calcule un ensemble d’indicateurs démographiques et publie les statistiques. Lire la suite

Sur la base de la population, des événements vitaux et des tendances migratoires, Eurostat produit également des projections démographiques tous les trois ans, pour estimer la taille et la structure futures probables de la population.

Contrairement aux données de recensement, qui sont généralement collectées tous les dix ans, ces données sont mises à jour annuellement. Les pays fournissent des données démographiques à Eurostat à plusieurs reprises chaque année, ce qui se traduit ensuite par des mises à jour dans la base de données d’Eurostat :

  • La collecte des données du bilan démographique fournit à Eurostat les premières données démographiques de l’année n-1 à la fin du mois de juin de l’année n : sur la base du nombre total de naissances, de décès et du solde migratoire de l’année n-1, la population totale au 1er janvier de l’année n est estimée. Les données sont disponibles dans la table de la base de données demo_gind au début du mois de juillet.
    • Fichiers de métadonnées : Variation de la population – Bilan démographique et taux bruts au niveau national
  • La population totale résidant habituellement est collectée à la fin du mois d’août auprès des États membres de l’Union européenne pour répondre à des objectifs spécifiques liés à la législation européenne, notamment la pondération à la majorité qualifiée des votes au Conseil de l’Union européenne. La définition de la population est donc uniforme dans ce cas pour tous les pays. Ces données sont mises à disposition fin septembre dans la table de la base de données demo_urespop.
    • Fichiers de métadonnées : Population résidant habituellement au 1er janvier
  • Les pays fournissent des données mensuelles sur les naissances, les décès, l’immigration et l’émigration qui ont eu lieu au cours de l’année (de référence) avant la fin novembre et sont ensuite publiées dans les tables de base de données demo_fmonth et demo_mmonth au début décembre.
  • La principale collecte de données annuelles a lieu au cours du dernier trimestre de l’année. Des données détaillées sur différentes ventilations de la population, des naissances vivantes, des décès, des flux d’immigration et d’émigration au niveau national ainsi que régional sont fournies par les pays à la fin de chaque année n pour l’année n-1 et sont disponibles dans la base de données d’Eurostat en mars (année n+1), ainsi que des indicateurs démographiques calculés par Eurostat sur la base de ces données.
    • Fichiers de métadonnées :
      • Population
      • Variation de la population – Bilan démographique et taux bruts au niveau régional
      • Fécondité
      • Mortalité
      • Statistiques de migration internationale
      • Acquisition et perte de la citoyenneté
      • Mariages et divorces
      • Projections démographiques

Les pays peuvent envoyer des mises à jour (corrections des données historiques) des données qu’ils ont précédemment fournies tout au long de l’année. Par conséquent, les mises à jour de la base de données d’Eurostat peuvent se produire en dehors des quatre mises à jour principales décrites ici.

2. Les statistiques d’Eurostat sur l’asile et la migration gérée proviennent des ministères de l’Intérieur des États membres de l’UE et de l’AELE et des agences d’immigration correspondantes (voir plus dans la section Méthodologie et dans les métadonnées jointes aux tableaux de données).

Les données sont fournies par les États membres depuis l’année de référence 2008 sur la base du règlement relatif aux statistiques sur les migrations (règlement (CE) n° 862/2007), à l’exception des données sur l’asile concernant les demandes et les décisions de première instance pour lesquelles des données antérieures à 2008 sont également disponibles.

Asile : y compris les données sur les demandeurs d’asile, les décisions de première instance et les décisions finales sur les demandes prises en appel, la réinstallation, la reprise en charge ou la prise en charge des demandeurs d’asile (statistiques de Dublin). Lire la suite

Les titres de séjour : autorisations de séjour accordées aux citoyens non européens par motifs de délivrance du titre, stock de titres de séjour en cours de validité, stock de résidents de longue durée, octroi de cartes bleues. Lire la suite

Statistiques sur l’application de la législation en matière d’immigration (EIL) : citoyens non européens auxquels l’entrée a été refusée aux frontières extérieures de l’UE ou dont la présence sur le territoire de l’État membre de l’UE a été jugée illégale, obligations de quitter le territoire de l’État membre, éloignements de citoyens non européens dont la présence était non autorisée. Lire la suite

Toutes les données sont produites selon les pratiques nationales et fournies à Eurostat conformément aux orientations méthodologiques et techniques d’Eurostat pour chaque partie de la collecte de données.

  • La collecte de données sur l’asile fournit des statistiques mensuelles (demandes d’asile), trimestrielles (décisions de première instance) et annuelles (décisions finales, réinstallation et demandes de mineurs non accompagnés). Les données mensuelles et trimestrielles sont envoyées dans les deux mois suivant la fin de la période de référence. Les données annuelles sont envoyées dans les trois mois suivant la fin de l’année de référence. Fichiers de métadonnées et lignes directrices pour la collecte de données :
    • Demandes d’asile
    • Décisions sur les demandes d’asile
  • La collecte de données de Dublin fournit des statistiques annuelles. Les données sont envoyées dans les trois mois suivant la fin de l’année de référence. Fichier de métadonnées et directives de collecte de données
  • La collecte de données sur les permis de résidence (Resper) fournit des données annuelles. Les données sont envoyées dans les six mois suivant la fin de l’année de référence. Fichier de métadonnées et directives de collecte de données
  • La collecte de données sur l’application de la législation sur l’immigration (EIL) fournit des données annuelles. Depuis 2018, des statistiques de déclaration trimestrielle sont collectées sur une base volontaire. Les données sont envoyées dans les trois mois suivant la fin de l’année de référence. Fichier de métadonnées et directives de collecte de données

3. Les données du recensement de la population et du logement représentent une source essentielle de statistiques démographiques allant des plus petites divisions géographiques aux niveaux national et international. Les données présentées ici sont basées sur un ensemble de législation statistique européenne qui fournit des définitions statistiques clés et définit les données et les métadonnées à produire. Les recensements nationaux sont également réalisés conformément aux lignes directrices et recommandations internationales élaborées par les Nations unies en coopération avec Eurostat. Cela permet d’assurer la comparabilité des données de recensement de l’UE.

Le recensement de la population et des logements est, au sens large, une opération statistique nationale destinée à dénombrer l’ensemble de la population et du parc immobilier d’un pays donné et à recueillir des informations sur ses principales caractéristiques (géographiques, démographiques, sociales, économiques ainsi que sur les caractéristiques des ménages et des familles).

La couverture géographique des données d’Eurostat s’est développée au fur et à mesure de l’élargissement de l’UE, mais a toujours inclus plus de pays que les États membres de l’UE. Actuellement, la couverture comprend généralement 32 pays, les 27 États membres de l’UE plus les quatre pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE). La couverture temporelle des ensembles de données peut également varier, en fonction de la date à laquelle la désagrégation d’une variable donnée a commencé. En outre, certains ensembles de données sont obligatoires pour les États membres, tandis que d’autres ensembles de données ne sont fournis à Eurostat que sur une base volontaire et, par conséquent, couvrent souvent un sous-ensemble réduit de pays.

La richesse et le volume des données collectées par les INS ont également exigé un nouveau moyen de transmission des données. Afin de répondre à ce défi, une solution technique moderne et innovante pour la transmission et la diffusion des données et des métadonnées a été développée – le Census Hub.

Agences de l’UE:

Les agences de justice et des affaires intérieures soutiennent les institutions de l’UE et les États membres en fournissant des informations et des conseils et en soutenant les activités opérationnelles et l’élaboration des politiques dans le domaine des affaires intérieures. Certaines de ces agences jouent un rôle dans divers aspects de la politique migratoire de l’UE. Elles reçoivent, traitent et échangent des données relatives à la migration collectées par les États membres et diffusent des agrégats, des statistiques ou des rapports. Les agences concernées sont :

  • Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) : a une responsabilité partagée avec les autorités de garde-frontières des États membres pour la mise en œuvre d’une gestion intégrée des frontières européennes, et ses tâches comprennent la surveillance des flux migratoires. Pour une liste de données et de rapports de Frontex (par exemple, les rapports FRAN du réseau d’analyse des risques de Frontex), voir >
  • EASO (Bureau européen d’appui en matière d’asile) : soutient la mise en œuvre du régime d’asile européen commun dans l’ensemble des États membres de l’UE en fournissant un appui scientifique et technique, en particulier aux États membres dont les systèmes d’asile et d’accueil sont soumis à une pression particulière. Pour une liste des données et des rapports de l’EASO, voir >
  • FRA (Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne) : travaille à la promotion et à la protection des droits de l’homme dans l’UE, également pour les migrants. Pour une liste des données et des rapports de la FRA, voir >
  • eu-LISA (Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dans le domaine de la liberté, de la sécurité et de la justice) : responsable de la gestion opérationnelle des composantes centrales du système d’information Schengen de deuxième génération (SIS II), du système d’information sur les visas (VIS) et d’EURODAC (base de données d’empreintes digitales). Pour une liste des données et des rapports d’eu-LISA, voir >
  • Europol (l’agence de l’UE pour la coopération en matière de répression) : aide – par le biais du Centre européen de lutte contre le trafic de migrants créé en 2016 – à coordonner la réponse des États membres dans la lutte contre le trafic de migrants dans l’UE, et encourage la coopération policière/l’échange d’informations, en fournissant un soutien opérationnel et analytique.

Autres sources:

Le Centre de connaissances sur la migration et la démographie (KCMD) est une initiative de la Commission européenne sur une meilleure gestion des connaissances pour une élaboration solide des politiques de l’UE. Pour renforcer la réponse globale de la Commission aux opportunités et aux défis présentés par la migration, le KCMD vise à être le point de référence pour soutenir le travail des services de la Commission et des États membres sur la migration et les questions connexes. Le KCMD gère deux portails de données :

  • Catalogue de données sur les migrations – un inventaire des descriptions de jeux de données mis à disposition par des organisations internationales, des institutions et organes européens (notamment la Commission européenne et les agences de l’UE) et certains États membres. De nombreux ensembles de données présentent des données nationales agrégées au niveau européen, certains ne concernent qu’un seul État membre de l’UE, tandis que d’autres ont une couverture mondiale. Pour chaque ensemble de données, le catalogue présente une description sommaire, un lien vers l’ensemble de données et des informations clés sur les métadonnées (par exemple, la couverture géographique et temporelle, et la fréquence de mise à jour) représentant un aperçu des principaux points forts et limites. Les efforts pour élargir le catalogue se poursuivront, en ajoutant de nouveaux ensembles de données au fur et à mesure qu’ils seront disponibles.
  • Dynamic Data Hub – un outil unique qui donne accès à de nombreux ensembles de données disponibles sur la migration par le biais d’une interface qui permet aux utilisateurs de visualiser des séries chronologiques et d’effectuer des analyses de données entre les pays. Le Hub vise à soutenir les décideurs politiques et à communiquer les connaissances sur la migration au grand public. Plus de 50 ensembles de données sont actuellement inclus, collectés par les institutions européennes, les agences de l’UE, certains États membres et des organisations internationales en Europe et dans le monde. Le Hub couvre de multiples aspects liés à la migration, allant des données sur les stocks, les flux, les enfants dans la migration, aux déplacements forcés, aux indicateurs démographiques et socio-économiques. Avec un catalogue de données évolutif, le Hub sera également enrichi au fil du temps avec davantage d’ensembles de données.

Le Réseau européen des migrations (REM) est un réseau officiel de points de contact nationaux à l’échelle de l’UE qui fournit des informations actualisées, objectives, fiables et comparables sur la migration et l’asile en Europe en vue d’informer l’élaboration des politiques dans l’UE et le grand public. Le REM publie des rapports, des études et des notes politiques avec une analyse de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques et des lois.

La Direction générale de la migration et des affaires intérieures (DG HOME) de la Commission européenne publie des statistiques annuelles sur les visas de courte durée délivrés par les États de l’espace Schengen sans frontières.

Les ensembles de données des organisations internationales (OCDE, OIT, OIM, UN OCHA, UN DESA, UNHCR, Banque mondiale, UNICEF) donnent également une perspective européenne sur divers aspects liés à la migration.

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Avancées et limites des données

La législation de l’UE dans le domaine de la migration vise à atteindre un très haut niveau de comparabilité des données grâce à l’harmonisation établie dans la base juridique, et au suivi par les organes de l’UE (Eurostat) de la conformité des États membres. La facilité d’accès aux données est un autre atout, puisque les statistiques par pays peuvent être obtenues à partir d’un point d’accès unique (Eurostat).

En général, les données sur les migrations en Europe sont de bonne qualité, mais des limites existent. L’analyse de ces limites présentée ci-après est un résumé d’un récent rapport du KCMD. Ce rapport a examiné les lacunes des données sur les migrations du point de vue de l’élaboration des politiques de l’UE, qui souvent ne se limitent pas aux événements en Europe mais ont une portée mondiale. Les limitations ci-dessous peuvent donc se référer à des données ayant une couverture européenne ou mondiale. Le rapport identifie quatre groupes principaux de limitations:

  • Lacunes dans les données existantes liées au calendrier, à la qualité et à la désagrégation : La législation de l’UE fait référence aux données sur les migrations à long terme avec une durée de séjour d’au moins 12 mois et aux événements d’immigration et d’émigration survenus au cours de la période de référence d’une année civile t, du 1er janvier au 31 décembre de l’année t. Ces données sont collectées par Eurostat annuellement au 31 décembre de l’année t+1, comme le précise la législation, et diffusées au plus tard en février de l’année t+2. Il est clair qu’avec cette définition et avec le délai fixé dans la législation européenne, ces données ne peuvent pas être disponibles avant et peuvent être considérées comme arrivant trop tard pour les décideurs politiques. La législation de l’UE spécifie les désagrégations que les pays sont tenus de fournir. Eurostat collecte en outre une série de tableaux sur une base volontaire, mais tous les pays ne les fournissent pas. Les statistiques sur les migrations, par exemple, ne sont pas ventilées par pays de résidence antérieure pour tous les États membres déclarants, mais seulement par grands groupes de pays, ce qui est la transmission obligatoire en vertu des règlements de l’UE. Dans certains cas, la qualité des données sur l’émigration peut être limitée car les chiffres fournis sous-estiment la véritable dimension du phénomène.
  • Problèmes de diffusion : Divers aspects liés à la manière dont les données sont présentées aux utilisateurs peuvent empêcher une exploitation complète des données. Les exemples incluent des hypothèses ou des méthodologies peu claires ; cela se réfère normalement à des situations qui sont très difficiles à mesurer (par exemple, le déplacement interne) et où des méthodes de collecte de données ad hoc sont développées. Un autre problème concerne ce qui est perçu comme une visibilité réduite de certaines données ; ici, le défi consiste à équilibrer les exigences d’un large éventail d’utilisateurs potentiels de données, qui peuvent être intéressés par des tableaux spécifiques, avec la nécessité de préserver une plateforme de diffusion efficace limitant le nombre de tableaux publiés avec le même contenu.
  • Données non collectées : Les données relatives à certains sujets liés à la migration ne sont pas toujours collectées ou disponibles, comme le niveau d’éducation des réfugiés, des informations plus détaillées sur les enfants, ou la mobilité intra-UE des ressortissants de pays tiers.
  • Des données utiles qui sont actuellement inaccessibles : Les données – même si elles existent – ne sont pas toujours facilement accessibles. Cela peut être dû à des conditions juridiques ou commerciales régissant l’accès aux données, comme dans le cas des données de certains États membres de l’UE détenues par des agences de l’UE ou de nouvelles sources de données comme les données de téléphonie mobile ou les médias sociaux, à des préoccupations relatives à la protection de la vie privée, ou à la nécessité d’une analyse innovante ou laborieuse des données, comme cela se produit avec les nouvelles sources de données et les enquêtes.

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Processus régionaux

Les données sur la migration en Europe proviennent presque exclusivement de données collectées au niveau national par les États membres de l’UE. Les principales sources de données sont les recensements de population, les données administratives ou les enquêtes. Les États membres publient ces données sur les migrations par le biais de leurs propres plateformes de diffusion, qui dépendent généralement des instituts nationaux de statistique ou directement des ministères nationaux. Comme le montre la partie supérieure gauche de l’infographie ci-jointe, les utilisateurs intéressés par une perspective nationale d’un aspect de la migration peuvent accéder à la plateforme de cet État membre.

En outre, les États membres peuvent élaborer des données suivant leurs propres besoins d’information politique, ce qui pourrait entraîner des problèmes de comparabilité des données entre les pays. Tous ces problèmes rendraient très difficile la construction d’une image homogène et cohérente de la situation migratoire à l’échelle européenne. Une telle image régionale est essentielle pour la définition, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques de l’UE, et est tout aussi importante pour d’autres utilisateurs de données tels que les chercheurs et les journalistes.

Les institutions de l’UE constituent une couche nécessaire pour travailler à la comparabilité requise des données entre les États membres. La législation de l’UE, proposée par la Commission européenne et approuvée par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, dicte les données que les États membres doivent soumettre à diverses institutions de l’UE (Eurostat pour les données statistiques, EASO pour les données sur l’asile, Frontex pour les données sur la sécurité des frontières extérieures, eu-LISA pour des aspects tels que les empreintes digitales numérisées, la criminalité transfrontalière ou les données sur les visas).

La législation décrit également les ventilations de données requises, la fréquence et le calendrier des soumissions de données, ainsi que les directives méthodologiques acceptées pour la collecte ou l’élaboration des données. Les institutions de l’UE effectuent les contrôles de qualité, la consolidation et la diffusion des données. Ce cadre juridique vise à obtenir des résultats harmonisés de haute qualité et à faciliter ainsi la comparaison des données. Il facilite également l’accès aux données en réduisant le nombre de points d’accès. Ceci est visualisé dans la partie supérieure droite de l’infographie. L’Europe en tant que région dispose de données de haute qualité sur les migrations par pays à l’échelle de l’UE, qui sont facilement accessibles et comparables grâce aux règlements de l’UE basés sur les résultats qui se concentrent sur des définitions communes.

Un dialogue régulier sous-tend les efforts visant à améliorer continuellement la qualité des données qui circulent des États membres, aux institutions de l’UE, aux utilisateurs finaux, comme décrit dans le paragraphe précédent. Ce processus se déroule en différentes étapes (expliquées dans la partie inférieure de l’infographie). La première étape est la discussion entre les directions générales de la Commission européenne chargées des diverses politiques liées à la migration, notamment la direction générale de la migration et des affaires intérieures, et Eurostat pour essayer d’identifier les besoins d’information politique qui pourraient être satisfaits par de nouvelles données statistiques (ou l’amélioration des données existantes, par exemple en augmentant la fréquence des données).

Dans une étape suivante, la faisabilité de répondre aux besoins statistiques identifiés est discutée avec les États membres dans des groupes de travail établis. La qualité des données s’améliore progressivement grâce à ce dialogue continu. Ces améliorations peuvent initialement prendre la forme de nouvelles données qui sont soumises à Eurostat par les États membres sur une base volontaire. À terme, les nouvelles soumissions de données peuvent être inscrites dans une nouvelle législation européenne, garantissant un très haut niveau de qualité et de conformité.

Cette page thématique a été rédigée en tant que contribution régionale au portail mondial de données sur la migration par C. Santamaria, G. Tintori et M. Vespe, Commission européenne, Centre commun de recherche, avec la contribution d’Eurostat et de la Direction générale de la migration et des affaires intérieures de la Commission européenne.

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