Dislocation sternoclaviculaire postérieure chez un joueur de rugby comme cause d’un compromis vasculaire silencieux : un rapport de cas | British Journal of Sports Medicine

DISCUSSION

La SCJ est formée là où l’extrémité médiale de la clavicule s’articule avec la partie manubriale du sternum. C’est une articulation relativement incongrue, gagnant en stabilité grâce aux ligaments voisins qui sont beaucoup plus forts postérieurement. On considère qu’il s’agit d’une articulation coulissante, bien que seule une articulation de type rotule puisse offrir l’amplitude de mouvement possible au niveau de l’articulation sacro-iliaque. L’articulation est plus mobile chez les jeunes patients, ce qui explique la prépondérance des luxations de l’articulation sacro-iliaque dans cette tranche d’âge.

Le disque intra-articulaire, qui divise l’articulation en deux compartiments, contribue à la mobilité de l’articulation. L’angulation au niveau de l’articulation peut atteindre 60° dans les mouvements extrêmes de la ceinture scapulaire. Immédiatement derrière l’articulation, du côté droit, se trouve la veine brachio-céphalique. Du côté gauche se trouvent l’artère carotide commune et la veine subclavière, l’artère subclavière étant située en arrière de ces vaisseaux.

Mécanisme de la blessure

Bien que quelques cas de luxation et de subluxation postérieures atraumatiques aient été rapportés, une histoire significative de force compressive ou violente est généralement nécessaire pour provoquer une telle blessure.1 Une telle force est généralement nécessaire soit directement sur la clavicule médiale, soit sur l’aspect postéro-latéral de l’épaule. Les sports de contact (notamment les arts martiaux, le football américain et le rugby) et les accidents de moto sont les causes les plus fréquentes dans le monde entier.2,3

Diagnostic

Le symptôme invariable de la blessure est la douleur dans l’épaule affectée. Le patient sera incapable de bouger l’épaule affectée et peut se plaindre d’une douleur en bougeant l’épaule controlatérale. Une dépression peut être vue et palpée du côté affecté.

La confirmation radiologique peut parfois être difficile. Les vues AP standard peuvent simplement montrer une asymétrie, et diverses vues obliques peuvent être inutiles. D’autres vues suggérées incluent la vue « sérendipité » (céphalo-caudale). L’utilisation réussie de l’échographie a été rapportée, bien qu’elle nécessite l’expérience de l’opérateur.4

À notre avis, la tomodensitométrie chez les patients stables est la méthode idéale car elle peut également délimiter les lésions connexes, ce qui a été bien décrit dans la littérature.1,2,5 En cas de suspicion de lésion vasculaire, un contraste intraveineux peut être utilisé pour améliorer l’interprétation de la tomodensitométrie. L’angiographie a également été employée à la fois avant et après la réduction, bien qu’en raison de sa nature invasive, elle ne soit utile que pour des cas sélectionnés.

Complications

Rares, la blessure peut se présenter comme une obstruction respiratoire potentiellement mortelle avec dyspnée chez un jeune patient. Cette situation doit être traitée par une réduction immédiate à l’aide de pinces à serviette sous anesthésie locale dans le service même des accidents et des urgences. D’autres complications potentiellement mortelles, qui peuvent survenir dans jusqu’à 25 % des cas, comprennent un hémopneumothorax, une lésion de la trachée, une lésion ou une lacération des gros vaisseaux et une lésion du larynx avec paralysie des cordes vocales.2 Parfois, le patient peut également se plaindre de dysphagie ou d’une sensation d’étouffement. Les complications tardives comprennent l’ostéomyélite de la clavicule et la fistule œsophagienne.3

Traitement

Certaines autorités considèrent que ces types de blessures sont en fait des fractures épiphysaires plutôt que de véritables luxations, surtout chez les patients de moins de 25 ans. Le traitement ne doit pas différer et une réduction est conseillée dans tous les cas. Elle doit se faire par voie fermée si possible, et la stabilité de la réduction doit être évaluée. Si la réduction fermée est impossible ou si l’articulation est instable, alors une réduction ouverte est conseillée.

La fixation interne n’est pas recommandée, bien que la technique de la suture osseuse documentée ci-dessus soit une technique nouvelle, permettant une stabilité à court terme. Dans les cas extrêmes, lorsque la réduction ouverte n’a pas été possible, la résection de la clavicule médiale a été documentée, bien que cela ne soit pas souhaitable.6

Ce que l’on sait déjà sur ce sujet

La luxation de l’articulation sternoclaviculaire postérieure est une blessure rare, avec des séquelles potentiellement fatales. Les retards dans le diagnostic ou le traitement peuvent avoir des implications graves.

Ce que cette étude ajoute

Certaines complications graves de la luxation de l’articulation sternoclaviculaire postérieure peuvent ne pas être immédiatement apparentes, et un degré de vigilance et de suspicion est nécessaire. Si nécessaire, la réduction ouverte peut être augmentée par l’utilisation d’une suture de type ancre osseuse non résorbable.

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