Comment le mercure pénètre-t-il dans le poisson ?

Dear EarthTalk : Je sais que les gros poissons contiennent beaucoup de mercure, mais d’où vient-il ? Et que faisons-nous pour empêcher cette contamination ?
— Alison Bronner, Atlanta, GA

Le mercure dans les poissons que nous aimons manger est un gros problème aux États-Unis et de plus en plus dans le monde. Le mercure lui-même est un élément naturel présent dans tout l’environnement ainsi que dans les plantes et les animaux. Mais l’activité industrielle humaine (comme la production d’électricité à partir du charbon, la fusion et l’incinération des déchets) augmente la quantité de mercure atmosphérique qui finit par se retrouver dans les lacs, les rivières et l’océan, où il est absorbé par des poissons et d’autres organismes marins sans méfiance.

Une fois que ce mercure entre dans la chaîne alimentaire marine, il se « bioaccumule » dans les plus gros prédateurs. C’est pourquoi les gros poissons sont généralement plus risqués à manger que les petits. Ceux d’entre nous qui consomment trop de poissons chargés de mercure peuvent souffrir d’une série de maladies, notamment de troubles de la reproduction et du système nerveux. L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) signale que les fœtus humains exposés au mercure avant la naissance « peuvent présenter un risque accru de performances médiocres lors de tâches neurocomportementales, telles que celles mesurant l’attention, la motricité fine, les compétences linguistiques, les capacités visuo-spatiales et la mémoire verbale ». Jusqu’à 10 % des femmes américaines en âge de procréer ont suffisamment de mercure dans leur sang pour exposer leurs enfants en développement à un risque accru de problèmes de développement.

En partenariat avec la Food and Drug Administration américaine, l’EPA publie périodiquement des déterminations concernant la quantité de mercure que les consommateurs peuvent ingérer sans danger en mangeant du poisson. Les autorités environnementales et/ou les départements de santé des États et des tribus émettent des avis sur la consommation de poisson pour les plans d’eau de leurs juridictions respectives, sur la base des directives fédérales. L’EPA regroupe ces avis locaux et régionaux sur son site Web, où les consommateurs et les pêcheurs concernés peuvent cliquer sur une carte des États pour savoir quels avis peuvent être en vigueur dans leur région.

Sur les poissons à éviter, le Fonds de défense de l’environnement (EDF) à but non lucratif, qui gère le site Web pratique Seafood Selector, rapporte que les personnes préoccupées par le mercure devraient se tenir à l’écart du thon rouge, du doré jaune, du maquereau royal et du marlin. Le poisson bleu, le requin, l’espadon, l’esturgeon sauvage, l’opah et le thon obèse contiennent également une quantité proportionnellement importante de mercure. Sont également préoccupants, mais dans une mesure légèrement moindre, l’hoplostète orange, le bar chilien, le crabe bleu, la morue-lingue, le maquereau espagnol, la truite tachetée, le wahoo, le mérou, le vivaneau, le flétan, le poisson-tuile, le poisson de roche et la zibeline, ainsi que le thon à nageoires noires, le germon et l’albacore.

A part ce que les individus peuvent faire pour éviter le mercure, le gouvernement américain et les États ont commencé à travailler ensemble pour réduire les émissions de mercure des centrales électriques. Plus tôt cette année, l’EPA a proposé de nouvelles « normes sur le mercure et les toxiques atmosphériques » réglementant les émissions de mercure des services publics dans tout le pays, dans le but de réduire de 91 % la quantité de mercure émise par la combustion du charbon d’ici 2016. Par ailleurs, les représentants de 140 pays ont signé un accord visant à réduire la pollution mondiale par le mercure lors de la réunion du conseil d’administration du Programme des Nations unies pour l’environnement qui s’est tenue en 2009 à Nairobi, au Kenya. L’accord engage les pays signataires – y compris les États-Unis – à réduire l’utilisation et les émissions de mercure. Un traité juridiquement contraignant précisant dans quelle mesure chaque pays devra réduire ses émissions de mercure entrera en vigueur en 2013.

CONTACTS : EPA Mercury and Air Toxics Standards, www.epa.gov/airquality/powerplanttoxics/ ; EDF Seafood Selector, apps.edf.org/page.cfm?tagID=1521.

EarthTalk® est écrit et édité par Roddy Scheer et Doug Moss et est une marque déposée de E – The Environmental Magazine (www.emagazine.com). Envoyez vos questions à : [email protected]. Abonnez-vous : www.emagazine.com/subscribe. Numéro d’essai gratuit : www.emagazine.com/trial.

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