Fiche d’information_Cancer du sein_Déodorants
Les antiperspirants ou les déodorants peuvent-ils provoquer le cancer du sein ?
Des articles parus dans la presse et sur Internet ont averti que les antiperspirants (préparation qui réduit la transpiration des aisselles) ou les déodorants (préparation qui détruit ou masque les odeurs désagréables) provoquent le cancer du sein (1). Les rapports ont suggéré que ces produits contiennent des substances nocives, qui peuvent être absorbées par la peau ou pénétrer dans l’organisme par les entailles causées par le rasage. Certains scientifiques ont également proposé que certains ingrédients des antisudorifiques ou des déodorants pour les aisselles puissent être liés au cancer du sein parce qu’ils sont appliqués fréquemment sur une zone proche du sein (2, 3).
Toutefois, les chercheurs du National Cancer Institute (NCI), qui fait partie des National Institutes of Health, n’ont pas connaissance de preuves concluantes reliant l’utilisation d’antisudorifiques ou de déodorants pour les aisselles et le développement ultérieur d’un cancer du sein. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, qui réglemente les aliments, les cosmétiques, les médicaments et les dispositifs médicaux, ne dispose pas non plus de preuves ou de données de recherche indiquant que les ingrédients des antisudorifiques ou déodorants pour les aisselles provoquent le cancer.
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Que savent les scientifiques des ingrédients des antisudorifiques et des déodorants ?
Des composés à base d’aluminium sont utilisés comme ingrédient actif dans les antisudorifiques. Ces composés forment un bouchon temporaire dans le canal sudoripare qui arrête le flux de sueur vers la surface de la peau. Certaines recherches suggèrent que les composés à base d’aluminium, qui sont appliqués fréquemment et laissés sur la peau près du sein, peuvent être absorbés par la peau et provoquer des effets (hormonaux) semblables à ceux des œstrogènes (3). L’œstrogène ayant la capacité de favoriser la croissance des cellules cancéreuses du sein, certains scientifiques ont suggéré que les composés à base d’aluminium contenus dans les antisudorifiques pouvaient contribuer au développement du cancer du sein (3).
Certaines recherches se sont concentrées sur les parabènes, qui sont des conservateurs utilisés dans certains déodorants et antisudorifiques dont il a été démontré qu’ils imitent l’activité des œstrogènes dans les cellules du corps (4). Bien que les parabènes soient utilisés dans de nombreux produits cosmétiques, alimentaires et pharmaceutiques, selon la FDA, la plupart des grandes marques de déodorants et d’antiperspirants aux États-Unis n’en contiennent pas actuellement. Les consommateurs peuvent regarder l’étiquette des ingrédients pour déterminer si un déodorant ou un antisudorifique contient des parabènes. Les parabènes sont généralement faciles à identifier par leur nom, comme le méthylparabène, le propylparabène, le butylparabène ou le benzylparabène. La base de données des produits ménagers de la National Library of Medicine contient également des informations sur les ingrédients utilisés dans la plupart des grandes marques de déodorants et d’antiperspirants.
La croyance selon laquelle les parabènes s’accumulent dans les tissus mammaires a été soutenue par une étude de 2004, qui a trouvé des parabènes dans 18 des 20 échantillons de tissus provenant de tumeurs mammaires humaines (5). Toutefois, cette étude n’a pas prouvé que les parabènes provoquent des tumeurs du sein (4). Les auteurs de cette étude n’ont pas analysé de tissus mammaires sains ni de tissus provenant d’autres zones du corps et n’ont pas démontré que les parabènes se retrouvent uniquement dans les tissus mammaires cancéreux (5). En outre, cette recherche n’a pas identifié la source des parabènes et ne peut pas établir que l’accumulation de parabènes est due à l’utilisation de déodorants ou d’antiperspirants.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour examiner spécifiquement si l’utilisation de déodorants ou d’antiperspirants peut provoquer l’accumulation de parabènes et de composés à base d’aluminium dans le tissu mammaire. Des recherches supplémentaires sont également nécessaires pour déterminer si ces produits chimiques peuvent soit altérer l’ADN de certaines cellules, soit provoquer d’autres modifications des cellules mammaires pouvant conduire au développement d’un cancer du sein.